Parfois, partager ses souffrances suffit à les rendre moins lourdes, aide à les supporter, à ne pas se sentir exploser sous une pression intérieure trop importante. Prêter une oreille attentive aux autres aide à se sentir utile, à retrouver un rôle social, ce qui est également important.
Parler pour se libérer
C’est finalement ce que l’on cherche principalement au sein des groupes de paroles. Il faut parler, pour mettre des mots sur ce que l’on ressent de manière diffuse alors que l’on a besoin de l’extraire de soi autant que possible. Il faut parler pour alléger le poids de ce que l’on vit, pour partager la charge et la rendre plus supportable. Il faut parler lorsqu’on va mieux également, parce que l’on multiplie alors l’effet de son bonheur, de son bien-être et qu’on les diffuse, parce qu’on n’est pas qu’un malade ou un patient. Face aux bouleversements que l’on ressent, il est important de ne pas rester isolé. Il faut, au contraire, partager ce qui nous dérange, nous fait sentir mal, nous inquiète, pour le dépasser. Bien souvent, l’on trouvera des réponses simples et l’on pourra profiter de paroles si réconfortantes. Même lorsque l’on n’a rien à dire, participer à un groupe de parole est important, puisqu’on devient alors celui ou celle qui écoute, et c’est un rôle important. Il consiste en effet à apporter du réconfort à ceux qui ont besoin de parler, de se libérer. On retrouve alors un rôle social, ce dont le cancer nous prive trop souvent.
Trop peu d’hommes encore au sein des groupes de parole
Soit qu’ils soient trop pudiques pour s’exprimer sur leur souffrance, leur mal-être, soit que les cancers qu’ils subissent les touchent en des points dont ils ne veulent pas parler, les hommes sont encore trop peu nombreux au sein des groupes de paroles puisqu’ils ne constituent que 20% de ces derniers. Il existe pourtant des groupes de paroles qui leur sont dédiés. En les rejoignant, ils pourront, eux aussi, plus difficilement d’abord, mais tout aussi efficacement, se libérer, dépasser la maladie.